Mon chat peut avoir le “SIDA”

Tout le monde connaît le Sida chez l’être humain. Chez le chat, il existe 2 virus immunodéficients: le Felv et le Fiv (similaire au Hiv). Des symptômes qui peuvent se ressembler mais des virus différents.

Qui sont ces virus?

Le Fiv (Feline Immunodeficiency Virus) est un rétrovirus très proche de celui du SIDA. Il existe partout dans le monde mais l’infection est plus ou moins présente suivant les zones géographiques. Les chats les plus à risque sont les mâles entiers, les adultes malades et ceux qui sortent librement.

Le Felv (Feline Leukaemia virus) est un rétrovirus présent partout dans le monde, contracté par environ 1% des chats européens, mais pouvant atteindre 20% dans certaines zones. Ce virus a beaucoup régressé depuis 25 ans grâce aux vaccins et aux tests devenus fiables. Les jeunes chats sont plus sensibles à l’infection. La résistance au virus se développe avec l’âge.

Ces virus meurent dans l’environnement et sous l’effet des nettoyants et désinfectants classiques. Le Felv peut survivre dans le milieu extérieur dans des conditions humides et dans les matières fécales.

Comment s’explique l’infection?

Le Fiv se transmet par morsures lors des bagarres ou lors d’accouplement. Les chats qui vivent ensemble en bonne entente présentent peu de risque de s’infecter. La mère peut transmettre le virus à ses chatons en cas d’infection aiguë.

Le Felv se transmet par la salive, les crottes, le lait maternel ou les sécrétions nasales. La transmission peut se faire par morsure mais aussi et surtout par léchage mutuel. Chez les mères infectées, les chatons n’arrivent généralement pas à terme ou meurent rapidement.

Quels sont les symptômes?

Pour le Fiv, une longue période asymptomatique est observée. Un chat peut même être porteur toute sa vie sans déclencher de maladie grâce à une réponse immunitaire correcte. Les signes cliniques sont la conséquence de l’immunodéficience: gingivo-stomatite chronique (inflammation des gencives et de la muqueuse de la bouche), une rhinite chronique (inflammation de la muqueuse du nez), une lympadénopathie (maladie des ganglions lymphatiques), une perte de poids, une insuffisance rénale associée à une glomérulonéphrite à médiation immune.

Pour le Felv, une anémie (diminution de la quantité d’hémoglobine dans le sang), une immunodépression prédisposant à d’autres infections (diminution de l’immunité) et un lymphome thymique, intestinal ou atypique (tumeur du système immunitaire) sont les signes les plus fréquemment rencontrés. Moins fréquemment: maladies à médiation immune, entérite chronique, troubles de la reproduction et neuropathies périphériques (parésies). La plupart des chats qui présentent une virémie (circulation du virus dans le sang) persistante meurent dans les 2 à 3 ans.

Les diagnostiquer

Des tests rapides existent pour poser un diagnostic lors d’un examen clinique. En cas de positivité, étant donné la faible prévalence de ces 2 virus, une confirmation par un autre test est indispensable. Attention aux chatons positifs pour le Fiv qui peuvent être porteurs d’anticorps transmis par le colostrum de leur mère. Cela ne veut pas dire qu’ils ont le virus. Il faut les recontrôler à partir de 16 semaines. Pour le Felv, certains chats peuvent être positifs et surmonter la virémie. Il est donc conseillé de les tester de nouveau.

Gérer la maladie

Il n’est pas conseillé d’euthanasier un chat Fiv. Son espérance de vie peut être la même qu’un chat non atteint si son immunité lui permet une bonne maîtrise de l’infection. En revanche, il faut les castrer pour diminuer le risque de morsure et éviter qu’ils sortent et se bagarrent. Un examen vétérinaire semestriel est recommandé pour effectuer un suivi sanguin et un suivi de poids. Le diagnostic précoce des maladies secondaires est essentiel. Ces chats peuvent très bien supporter une chirurgie. En revanche, un traitement antibiotique péri-opératoire est effectué.

Comme pour le Fiv, la prise en charge précoce des maladies secondaires est essentielle en cas d’atteinte par le Felv. Une visite semestrielle permet d’agir rapidement en cas de maladie concomitante. Ces chats ne doivent pas sortir.

Les traitements avec des corticoïdes à forte dose sont déconseillés car pouvant être immunosuppresseurs. Cependant, dans certains situations, ces traitements sont les seuls disponibles ou efficaces. Tout est toujours affaire de compromis!

Vacciner?

Aucun vaccin contre le Fiv n’est commercialisé en Europe. La vaccination contre d’autres infections est recommandée sauf en cas d’infection avérée.

Avant de vacciner un chat contre le Felv, il est intéressant de le tester. La vaccination sera adaptée au mode de vie (sortie, zone de Felv endémique). S’il est positif, la vaccination contre le Felv n’a aucun intérêt. En revanche, la vaccination contre le coryza et le typhus est recommandée, en préférant un vaccin inactivé.

 

Mon conseil : testez votre chat contre ces virus, une première fois chaton même s’il n’est jamais sorti (transmission par la mère) puis régulièrement s’il sort (1 fois/an éventuellement, suivant sa vie). Pour trouver des informations complémentaires, le lien suivant représente une source fiable: http://www.abcd-vets.org

5 réflexions au sujet de “Mon chat peut avoir le “SIDA””

  1. NON VOTRE CHAT NE PEUT PAS AVOIR LE SIDA!!
    C’est à cause d’articles qui se veulent sensationnels comme celui-ci que de nombreux chats testés FIV+ sont encore euthanasiés, ou ne trouvent pas d’adoptants! le SIDA n’a rien à voir avec le FIV, et bien sûr le FIV ne se transmet pas à l’homme , ni à aucune autre espèce!
    le test n’est pas fiable avant 4 mois au moins! donc tester un chaton avant cet âge ne sert qu’à enrichir les labos!
    par le passé, nous avions des chats FIV, mais nous ne le savions pas : un jour ils tombaient malades et voilà.
    En revanche la leucose (tiens, je n’ai pas lu ce terme dans l’article) est plus grave, quoiqu’elle devienne rare du fait de la vaccination, et mieux vaut que le chat qui en est atteint soit le seul chat du foyer. Ce qui n’est pas le cas pour le FIV, qui se transmet par rapports sexuels et morsures profondes (sang+salive). Avec des animaux stérilisés comme il se doit , aucun risque!

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    • Bonjour Madame,

      Comme vous avez l’air de connaître les chats, vous avez sûrement aussi entendu le raccourci emprunté par nombre de personnes pour décrire le Fiv: le “Sida” du chat. Comme vous pouvez le lire dans l’article, et en premier lieu dans l’introduction, je parle bien de virus “similaires” mais “différents”. Peut-être n’ai-je pas été assez clair et votre commentaire me permet de le préciser. Vous avez tout à fait raison, le Fiv ne se transmet pas à l’humain. Quant à la leucose, c’est juste, elle est citée en anglais -leukaemia-, mais pas en français. Elle correspond au Felv décrit avec le Fiv tout au long de l’article. En revanche, je ne peux pas vous laisser dire que cet article est un article sensationnel. Il se veut un article explicatif au sujet des 2 virus immunodéficients rencontrés par les chats. Les informations, parfaitement justes, que vous indiquez sont d’ailleurs données dans la suite de l’article -à quel moment poser un diagnostic fiable, que faire avec un chat Felv ou Fiv positif?-, ce qui me fait dire que vous n’avez probablement pas lu l’article. Quant à attendre qu’ils “tombent malades”, je ne suis absolument pas d’accord avec vous. Fermons les yeux et laissons le contaminer les petits copains… Le Fiv d’un chat qui sort est un risque pour les autres. Les bagarres existent aussi pour des chats castrés qui défendent leur territoire. Comme indiqué dans l’article, ce chat peut avoir la même durée de vie qu’un autre si son immunité est bonne; il ne faut donc pas l’euthanasier. Cependant, il faut contrôler ses sorties. S’il vit avec un autre chat avec lequel il s’entend bien, pas de problème.

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  2. Serait il possible d’avoir des documents sur toutes les maladies des chats S_V_P : Car j’ai 9 chats ___Ou existe t’il un dictionnaire complet,que je puisse étudier pour voir et prévenir les premiers symptômes (j’en ai 2 âgés) Docteur je vous remercie Cordialement Mme Tribot

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    • Bonjour Madame,
      Il doit bien exister qqch se rapprochant mais je n’en ai pas connaissance. Nous avons des livres pour les vétos -en anglais- mais je ne suis pas sûr que cela puisse vous intéresser. Il sont très complets et, n’ayant pas les connaissances et la formation, il vous sera difficile de faire le tri. En revanche, je vous conseille de faire un examen annuel chez votre véto qui saura vous conseiller sur la prévention et sur les soins appropriés.
      Cordialement,

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